La laideur

Si l’on pouvait observer les péchés à travers leur réalité, je vous assure qu’on les fuirait tous comme on pourrait fuir la peste ! C’est tout là : l’épreuve du bas monde ! A savoir, placer notre foi au dessus les plaisirs éphémères illicites, et ce, par l’action d’obéir à Allah. Mais hélas, nous sommes nombreux à pactiser…

Qu’est-ce que j’entends par pacte ? C’est vrai que j’utilise beaucoup ce mot pour désigner les alliances démoniaques qui impliquent du : « donnant donnant ». Il y a donc le pacte classique ou moyennant un rituel impliquant des actes associationnistes, le sorcier se paie les services d’un démon, en vue de réaliser une mission mondaine, mandatée par un tiers.

Mais vous avez ces nombreux pactes où il y a du « donnant donnant », sans que l’individu n’atteigne, pour autant, le statut de « sorcier », à l’exemple de ceux qui, en échange d’un retour en plaisir illicite, se voilent la face à l’endroit du péché ou cherchent, carrément, à lui trouver une certaine légitimité.

Aussi, même s’il y a une différence radicale entre le sorcier assumé et le pécheur, dans la mesure où le sorcier blasphème à l’endroit de la vérité tandis que le pécheur ne fait que la sacrifier, et ce souvent de manière temporaire, nous pouvons toutefois établir une certaine similitude à même de justifier l’introduction des ténèbres, à savoir placer une récompense mondaine au dessus de la déception et de la colère divine.

Le plaisir d’une récompense mondaine est donc parvenu à effacer de notre conscience et de notre cœur la gravité de décevoir notre Créateur !

La foi, c’est d’agir dans ce bas monde, gouverné par des croyances et des idées transcendantes. Forcément, la foi doit être mise à l’épreuve car on ne peut pas parler de foi, s’il n’y a pas justement de mise à l’épreuve.

Or, toute épreuve implique nécessairement gain et perte ! C’est dans ce sens qu’à chaque fois que le croyant échoue à l’endroit de la foi par l’action de désobéir à son Créateur, consécutivement à son désir de goûter immédiatement à un plaisir, qu’il va perdre en conviction jusqu’à tomber dans un cercle vicieux qui le rendra impuissant vis-à-vis de la résistance au mal !

Et, c’est seulement par l’épreuve qu’Allah peut faire revenir son serviteur sur le droit chemin moyennant l’action de lui faire goûter à la laideur de ses propres agissements. En effet, il n’y a pas meilleure manière de s’écarter d’un péché que de l’observer à travers sa globalité de sorte de ne plus l’apprécier à travers son plaisir passager mais à travers ses inconvénients et ses dommages dominants ! C’est là le principe même de la foi : agir en fonction des conséquences éternelles d’un acte et non de son effet spontané et passager !

Hélas, l’être humain a besoin de vivre les choses pour les comprendre ! Et, vivre la laideur c’est pas quelque chose que je ne recommanderais… Je l’ai même vécu personnellement, et croyez-moi, j’associe aujourd’hui certaines de mes fautes passées et des vomitifs spirituels tellement j’ai, à présent, en horreur ces actes que j’ai pu accomplir, et ce, consécutivement aux épreuves qu’Allah m’a infligé !

Ainsi, le problème de base : c’est l’idée que l’on se fait du péché, et le piège dans lequel nous sommes nombreux à tomber, et qui consiste à l’observer à travers un regard tellement étroit que l’on ne voit que le beau ! Tellement beau, que nous sommes prêt à sacrifier l’agrément divin, en échange de ce que l’on peut en tirer comme plaisir passager !

Après quoi, il y a certes une miséricorde dans l’épreuve, si par cette dernière l’individu acquiert une certaine maturité à comprendre par le vécu. Hélas, nous sommes beaucoup à être outrancier, nous agissons mal, et quand Allah nous éprouve pour que nous agissons mieux, nous ripostons en agissant encore plus mal, et ce, sans comprendre que le mal que nous faisons n’atteindra jamais notre Seigneur ! Bien au contraire, ce mal reviendra vers nous, de sorte que nous devenions, en réalité, les seuls artisans de nos propres châtiments !