La quête du sens

On ne comprendra jamais une chose mieux qu’en la vivant. C’est d’ailleurs une phrase qui revient souvent chez des personnes qui ont vécu des états singuliers, à savoir : « il faut le vivre pour le comprendre » ou « seule une personne qui a déjà vécu cela peut me comprendre. » Ainsi, quand la raison laisse place à la perplexité vis-à-vis d’une situation paradoxale, alors il ne reste que le ressenti pour se faire comprendre. C’est le cas, par exemple, des personnes qui ont eu affaire à des doubles facettes de haut vol, et qui sous le choc de l’amplitude entre le vrai et le faux visage de ces derniers, ne peuvent s’appuyer que sur leurs ressentis pour tenter de démontrer leurs propos.

Ressentir, c’est important pour compléter une compréhension car la théorie, c’est bien mais très souvent cela n’est pas suffisant. Combien sommes-nous à savoir et à ne pas agir en conséquence ? Dans ce sens s’explique pourquoi nos salafs considéraient la crainte d’Allah comme étant le savoir, par excellence, car la crainte, contrairement, à la science génère une transformation au niveau de l’acte alors que la science théorique ne nous prémunit pas, chez beaucoup d’entre nous : de désobéir !

Vous avez sans doute remarqué, à travers votre lecture, que j’appuie beaucoup sur ce thème car à vrai dire : faire la différence entre la vraie et la fausse science peut transformer toute une existence !

Le plus triste n’est pas de comprendre tardivement et de gâcher sa vie à vivre dans une malheureuse illusion! Le plus triste est d’avoir laissé les épreuves augmenter en degré jusqu’à ce qu’elles touchent des êtres qui nous tiennent à cœur, de sorte que nous puissions comprendre par le recul qu’implique la situation !

Il y a une tradition qui énonce que : « lorsqu’Allah aime son serviteur alors il l’éprouve. » Pourquoi, l’amour ici serait associé à la souffrance ? La fameuse question qui a poussé beaucoup de gens à mécroire et à se dresser contre Allah !

Aimer, c’est faire du bien ! Il est donc inconcevable que l’amour produise de la souffrance… Dans l’absolu, cela n’est pas faux ! Le seul bémol, c’est que dans une perceptive d’éducation l’amour peut impliquer le passage par le pont de la douleur. Et, quand l’être est centré sur lui-même et qu’il ne comprend pas le pourquoi de son épreuve alors il risque automatiquement de se dresser contre son Seigneur par la colère ou la négation !

Ainsi, comprendre le sens de ses épreuves s’avère capital pour celui qui désire se prémunir de la mécréance ou de l’alliance démoniaque puisque d’ordinaire Satan s’invite toujours chez celui qui se met en colère contre Allah, et ce, pour lui proposer un pacte, à même de lui donner le pouvoir de faire du mauvais œil !

Or, pour comprendre une épreuve, il faut au préalable savoir établir des rapports de proportion entre les manquements d’un côté et les épreuves de l’autre, de sorte de saisir que la douleur ici a pour vocation de redresser comme un parent qui sanctionnerait un enfant par amour et non de manière gratuite et injustifiée !

Notre prophète a dit : « Qu’Allah est plus miséricordieux envers ses serviteurs que ne l’est une mère vis-à-vis de son enfant ! » Aussi, l’épreuve a pour vocation non seulement de nous redresser, mais aussi de nous permettre de comprendre Allah à travers ses attributs et ses qualités car comme cité en haut : il n’y a pas meilleure manière de comprendre une chose que de la vivre. A partir de là, seul un parent miséricordieux qui sait la douleur qu’implique la transgression d’un enfant vis-à-vis de ses règles, et qui consécutivement se fait du tort à lui-même jusqu’à se mettre en danger : saura la valeur d’une épreuve et l’intérêt de la douleur dans la réforme intérieure !

Ce que l’on doit souligner, c’est que cette même douleur consécutive de nos transgressions n’est pas provoquée par Allah car elle n’est que le reflet de nos manquements, de nos forfaits et de nos péchés ! D’où le fait, que le croyant quand il est éprouvé ne doit voir dans son épreuve que le miroir de ses propres laideurs, de sorte de se réformer !

Hélas, il n’y en a qui trop imbus de leurs propres personnes préfèrent briser le miroir plutôt que de s’observer à travers la réalité !